les Rhums A 1710, des Rhums Extraordinaires

Voilà un peu plus de 2 ans, nous découvrions un rhum blanc, un Rhum « extraordinaire »

Entendez par « extraordinaire » : différent, en dehors de ce qui se fait habituellement

Un Rhum blanc, faisant presque figure d’OVNI fraîchement débarqué dans l’univers des Rhums Agricoles de Martinique. Son nom : La Perle de A1710 2016 B1, un blanc, pur jus de canne, sans A.O.C. Martinique, titrant 52.5%vol. Son désign est simple et élégant, les bouteilles sont cachetées de cire. Dès que le bouchon est enlevé, les premiers arômes s’échappent déjà du goulot, mais c’est dans le verre que tout commence, limpide et cristallin, il en tapisse de gras les parois. Avec une bonne intégration de l’alcool, le nez révèle de suite une certaine complexité. C’est à la fois frais et il y a du fruit mûr, c’est gourmand. Si la première cuvée 2016 présentait une saveur iodée bien marquée, les suivantes le sont moins.

En bouche, on comprend vite que l’on est sur une beau produit et que point n’est besoin d’adjuvants (sucre, miel, citron, fruit…) ce serait le dénaturer. On boit un rhum non vieilli qui possède une certaine noblesse, de l’équilibre et de la longueur, il suffit à lui seul.

Des Rhums Blancs qui révèlent une intention et un savoir faire.

Très rapidement la gamme s’est étoffé avec des « Bio » en mono variétal (R 579 & B 66-566) , la « Brute » à 66%vol, et, embouteillée dans une belle carafe, la « Renaissance ». Si toutes ces références possèdent leur nuances propres, elles conservent l’ADN de la marque. Celui d’un grand Rhum Blanc qui tout en restant fidèle à ses origines et son terroir, propose un autre plaisir de dégustation (qu’on peut ne pas aimer…), ce qui le classe dans le cadre des belles eaux de vie blanches de fruits (Poire, Mirabelle, Kirsch…) C’est, à mon sens, un véritable alcool de canne à sucre fraîche.

Alors c’est quoi cette distillerie A 1710 ?

Quand on franchit la porte de l’Habitation, au Simon, commune du François en Martinique, tout s’éclaire, c’est simplement beau, sans artifice. La maison qui est situé sur un petit morne est lumineuse et reçoit les Alizés de l’atlantique qui vient se briser sur les côtes très proches. Mais ce qui nous intéresse se trouve derrière, le premier bâtiment abrite les cuves de fermentation, l’alambic, la petite colonne et le condenseur. Face à cet arsenal rutilant de cuivre et d’inox, se tient une série de fûts estampillés de la marque où mûrit lentement un futur nectar. Le bâtiment suivant abrite aussi de la futaille de plusieurs gabarits. Nous trouvons à coté, la petite unité d’embouteillage avec son étiquetage manuel. Cela souligne l’aspect humain et artisanal de cette distillerie qui réalise un travail précis et de qualité. Il n’y a que sept personnes qui y travaillent. (il y a deux ânes aussi, mais eux, je me demande s’ils se donnent vraiment à fond…) Au plus bas, au bout du parking, se trouve le pressoir animé d’un seul moulin, autour, quelques petits champs de canne, et voilà, le décor est planté, avec tous les accessoires.

Conclusions :

Il s’agit donc d’un rhum issu d’un pur jus de canne (Agricole…) fermenté lentement sur plusieurs jours et qui est distillé à l’alambic doublé d’une petite colonne à plateaux. Tout est propre, net, et semble maîtrisé. Il ne possède pas d’AOC, mais quelle importance au final ? Car c’est vraiment du bon rhum qui coule là, légèrement différent de ses voisins, mais il n’est pas fait pour les déranger. C’est un autre plaisir.

Alain Rossi

clubdurhum.com