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Douceur et Décadence

Douceur et Décadence

Législation 🕔mai 27, 2019

Cela pourrait être le titre d’un pavé de 500 pages plein d’histoires rocambolesques, mais non,
c’est juste ce que m’a inspiré la lecture d’un document moins épais mais plus indigeste. détail JO UE 2019détail jo ue2008
La dernière version (mai 2019) du journal officiel de l’Union Européenne et plus précisément la
page 31 : Annexe 1 : Catégories de boissons spiritueuses
Le premier spiritueux défini est le Rhum, (ça nous concerne) et par rapport à la précédente version de 2008, le paragraphe rhum possède une ligne supplémentaire qui pèse un peu… : 20g/Litre
de quoi ? de sucre ! En effet, dans cette nouvelle définition générique, le rhum peut être édulcoré jusqu’à 20g/litre maxi.

Alors bien sûr, avant de crier au loup,
il va de soit que les productions sous AOC ou IGP dans lesquelles l’édulcoration est interdite ne changeront rien.

De plus le texte dit : « peut être édulcoré » pas « doit être… » .
Par contre, n’ayant pas vu de paragraphe « Sirops Alcoolisés » où classer tous ces rhums aux
« doux noms rêveurs » titrant déjà plus de 20g/l ..?
Au delà des «Bibineurs » industriels et autres «aromateurs » en tout genre, toujours prêts à faire des choux gras dans tous les domaines, profitant de chaque possibilité, ces dispositions reflètent surtout une tendance générale dans le domaine alimentaire.
Cela me rappelle la phrase d’un de nos « penseurs » tiré d’un de ses sketches :
« quand on pense qu’il suffirait que les gens arrêtent de les acheter pour que ça ne se vende plus ».  Tout est dit.

Le problème c’est que ce sont des sujets où généralement, les consommateurs n’y comprennent rien ou pas grand chose. Et souvent le peu qu’ils croient savoir est erroné. Si tous les goûts sont dans la nature, il ne faudrait pas non plus que ces tendances, ces choix, généralisent doucement la fabrication et la commercialisation de produits, parfois douteux, dont la vraie nature est souvent obscure mais bien enrobée de sucre. Rappelons que le sucre dans le domaine alimentaire est très souvent utilisé comme correcteur de goût masquant ainsi des saveurs pas forcément agréables. Le pire c’est que l’on y prend goût. Pour les spiritueux, ça brûle un peu… un peu d’eau, un peu de sucre et le tour est joué ; plutôt que de travailler sur les matières premières, les fermentations, les distillations et tout ce qui s’en suit, on bricole le produit pour le rendre acceptable et plus encore pour le rendre indiscutablement appréciable.

L’excellence se trouve rarement dans la facilité.

Alain Rossi     clubdurhum.com