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24 Juin 2017 Retour sur les Rhums Blancs Agricoles Longueteau

24 Juin 2017 Retour sur les Rhums Blancs Agricoles Longueteau

Dégustation , Formation , Guadeloupe , Rhum agricole , Rhum blanc 🕔janvier 23, 2018

24 Juin 2017 Retour sur les Rhums Blancs Agricoles Longueteau

Retour sur les Rhums Blancs Agricoles avec 4 Rhums blancs d’un même domaine. Depuis quelques temps, on se voit proposer plusieurs Rhums Blancs au sein d’une même distillerie en dehors de leur standard déjà décliné à plusieurs degrés d’alcool (de 40° à 62°). La plupart des Rhums Agricoles coulent, en général, en sortie de colonne à environ + ou- 75° C’est par mouillage à l’eau que l’on obtient leur degrés de commercialisation mais en principe, le brut reste le même pour tous quelque soit le degré.

Donc nous découvrons d’autres Rhums blancs que ceux là, qui s’ajoutent à la gamme déjà existante. Ces rhums soulignent davantage, à mon sens, la typicité des Agricoles Blancs, ils mettent en avant la particularité de leur mise en œuvre en induisant clairement les notions de terroirs, de cépages, de parcelles distinctes, de durée de fermentation, de choix de levures, d’appareil à distiller et de temps de réduction. Malgré un vocabulaire généralement utilisé dans les grandes régions viticoles, nous sommes bien, là, aux Antilles et Guyane Françaises, terres de rhums Agricoles où ils existent commercialement depuis la fin du XIXème siècle, même si le terme « Agricole » ne sera officialisé par un décret qu’en 1988.

Alors pourquoi ces Rhums, dans quel but ?
Pour des raisons commerciales, il est bien de faire évoluer sa gamme de rhums en l’enrichissant de nouveautés dont certaines plus pointues. Le néophyte risque peut-être de s’y perdre parfois. Surtout à une époque où la tendance générale est à la mixologie, aux produits épais, édulcorés et dopés aux arômes … Proposer des rhums blancs dont les différences viennent de la variété de canne, du choix d’une parcelle, du temps de maturation, cela pourrait ne pas être dans l’air du temps. C’est peut-être aussi une façon de sortir un peu de la « ghettoïsation » du rhum à Ti-punch en faisant valoir une certaine technicité apportant au passage une plus-value sensible.
Ici, le producteur de rhum est d’abord agriculteur, ou en entraîne dans son sillage, car la matière première est « agricole », c’est-à-dire une canne à sucre sous ses diverses variétés, dont la qualité finale dépend entre autres des variations de sols, d’exposition, de climat et d’hygrométrie … Ajouter à cela, coupe, pression, levurage, fermentation, distillation et mouillage, le parcours est résumé mais le produit final est simplement direct, pur, sans aucune modification, son goût et ses saveurs variés sont juste le fruit de tous ces paramètres maîtrisés, valorisant les compétences des opérateurs.

 

Donc, le 24 juin 2017, pour un peu illustrer le sujet, j’ai choisi 4 Rhums de la Maison « Longueteau », exploitation familiale d’environs 70 ha à Capesterre en Guadeloupe qui produit des Rhums Agricoles depuis 1895.
Nous avons commencé simplement par le « 50% vol » standard de la marque décliné aussi en 40° – 55° – 62°.
Rappelons que quand on lit « 50% vol » sur une bouteille, c’est que le liquide qu’elle contient (un spiritueux) contient en principe 50% d’alcool pur à 100°. C’est sa teneur en alcool pur, son unité de mesure, l’alcoométrie.

Longueteau 50° 62°

Longueteau 50° 62°

Alors ce 50° : c’est simplement bon ! On le boirait à la régalade (oui, avec modération) …
Aromatique fruitée et fraîche, la canne est présente, on est sur le fruit frais, craquant et juteux, l’alcool est bien intégré aussi bien au nez qu’en bouche, la finale est nette et légèrement douce. C’est un partenaire agréable pour le Ti-punch !

Nous avons enchaîné avec le 62° : les impressions sont les mêmes mais avec plus de puissance, l’alcool est réellement bien intégré car à ce niveau, ça ne pardonne pas. Il a même plus de finesse (en tout cas sur cette bouteille). On peut le consommer comme on le souhaite, mais je pense, que c’est déjà un rhum de dégustation qui s’apprécie pur, lentement à petits filets.

Ces 2 rhums sont issus de l’assemblage canne bleue : B69 566 et canne rouge : B64 277.

 

Longueteau 29 Février

Longueteau 29 Février

Nous avons poursuivi avec une série limitée, bouteilles numérotées, 50% vol, récolte 2016.

Ce rhum n’est donc produit que tous les 4 ans, les années bissextiles.
« 29 FÉVRIER », c’est son nom :
Aromatique intense, moins sur la fraîcheur que le 50° standard, plus sur le végétal, l’alcool est bien intégré au nez comme à la bouche, où il est ample et suave; la finale est nette.
Il est bien de la même famille. C’est un joli produit, où la seule question que l’on peut se poser, est : ses qualités propres viennent-elles seulement de l’année bissextile ?

 

Longueteau Genesis

Longueteau Genesis

Nous avons conclu cette dégustation du 24 juin 2017 avec le dernier né de la gamme, mis sur le marché depuis peu. Une série limitée de 5000 bouteilles au design unique, récolte 2015.
Le brut de colonne « GENESIS », distillé en 2015, stocké 24 mois en cuve inox, brassé, aéré.
Il est mis en bouteille en 2017 et même encore en 2018, en titrant 73.51% vol. Les sensibles de la papille, allez jouer dehors …
Toujours la fraîcheur agrume qui saute au nez, pas l’alcool; ici c’est le fruit d’abord et l’alcool après. Ça bouscule un peu à l’entrée, puis tout rentre dans l’ordre. Vivacité en bouche, un peu volatil, mais long. On sent bien qu’il y a quelques watts mais ça passe bien, avec élégance. Il faut savoir l’attendre un peu dans le verre 15-20 minutes et le « sauvage » se révèle. C’est particulier, mais les 5000 bouteilles sont quasiment toutes parties dans l’année.

 

Longueteau Parcelle N°4

Longueteau Parcelle N°4

Hors dégustation du jour, saluons l’arrivée du parcellaire N°4 – 55% vol – 100% canne bleue.
Récolte 2016 N°4 :
belle intensité aromatique, fruit frais mûr, le nez est un régal, l’alcool est toujours bien intégré, la bouche est ample, moins fraîche que le standard 50° avec des notes de sucre roux fondu.
Encore une réussite, qui s’accompagnera bien d’un petit tronçon de citron vert pressé, lâché.

Alain Rossi